Jardin lacustre – Villa contemporaine

Coppet- 2017

Contemporaine et chaleureuse

« Nous avions envie d’une maison contemporaine, aux lignes très épurées, mais simple, familiale et qui ne donne pas le sentiment de vivre dans un musée » explique d’emblée le propriétaire, grand voyageur et familier d’hôtels inspirants. « Le design de leurs salons y est chaleureux avec de belles associations de matières nobles ». Le choix d’une telle qualité est un avantage, observe de son côté l’architecte Frédéric Michel, le jour où l’on désire éventuellement revendre un bien ; on est sûr alors, dit-il, de convenir au plus grand nombre.

« La parcelle en elle-même est déjà exceptionnelle, avec beaucoup de caractère ajoute l’architecte du bureau espAcité à Morges, il fallait que la maison soit à la hauteur ». Les marbres des salles-de-bain sont des pièces uniques, travaillées et posées comme de la haute joaillerie. Ailleurs, les clairevoies en bois sont brossées mais aussi patinées et métallisées. Les détails ici, n’en sont pas. « Garder constamment à l’esprit le souci de créer des espaces simples et épurés, c’est très compliqué », commente l’architecte.

Les avantages de la pente

« Ce qui nous a plu d’emblée dans le projet se souvient le propriétaire, c’est que la maison semblait si légère qu’elle paraissait flotter… ». Pour profiter du volume constructible sans donner une impression de masse, l’architecte a profité de la pente où la maison est fortement ancrée, face au lac. Le rez inférieur abrite la cuisine, la cave à vin, le salon, une salle de jeu, un bar et un fitness. Il est comme un grand socle, très transparent, avec une seule baie vitrée sur toute la longueur de la maison. Par-dessus, vient se poser une sorte de boîte abritant, côté lac, les chambres des quatre enfants ainsi que celle des parents ; avec, au nord, les salles-de-bain et des patios de verdure.

Une ouverture sur double hauteur, entre le rez-inférieur et le rez-supérieur, confère un caractère monumental à l’entrée ; entraînant le visiteur à descendre immédiatement dans les zones de jour.

Absorber le dénivelé

« La topographie du terrain a déjà poussé les architectes à travailler sur les lignes d’horizon très marquées », explique David Loriot, architecte paysagiste associé dans le bureau Belandscape. Pour absorber les dix mètres de dénivelé entre le haut et le bas de la parcelle, le jardin fait écho aux mêmes lignes : il est dessiné en strates. Une fontaine spectaculaire dessinée par l’architecte paysagiste anime le jardin d’accueil, au nord de la maison. L’idée s’en est imposée dès lors que le mur de soutènement de la rampe d’accès était très présent et sans réel intérêt, vu de la porte d’entrée. L’architecte paysagiste lui a donc intégré, en pied, un long bassin dans lequel se jettent quatre cascades apportant mélodie et mouvement. Le son des chutes aide aussi à oublier le bruit du trafic de la située au-dessus. Détail parfait : des graminées sont plantées dans des lames d’acier semblant sortir directement du mur, comme poussées par une pression du terrain à l’arrière. L’escalier est suspendu au dessus de l’eau et dialogue avec l‘érable, dans son île.

Jardin en terrasses

Aménagé en terrasses qui multiplient les espaces utiles, le jardin accueille des ambiances très variées où alternent haies basses, boules de houx, graminées libres et légères, déclinaisons de sauges, ail géant et belles agapanthes ; avec, tout au long d’une douce déambulation, le fil conducteur d’un granit albiana dont la particularité est d’être veiné comme du marbre. Cette pierre naturelle est aussi présente, mais alors en traitement flammé, sur le sol de tout le rez inférieur et se prolonge même en terrasse extérieure. Ce qui, par effet d’optique et grâce aux immenses baies vitrées, efface la frontière entre le dedans et le dehors… Cette même pierre recouvre le jacuzzi à débordement – réalisé sur mesure – ainsi que la piscine, à débordement elle-aussi.

Partout, les associations de plantes permettent d’accompagner les espaces selon leur intérêt saisonnier : le belvédère sur le lac au printemps, la cuisine d’été pour la belle saison des barbecues et les terrasses couvertes pour l’automne. En hiver, les grandes graminées givrent et dansent, selon le clapotis des vagues.